Quelques accords, une ligne mélodique fragile. Vous reconnaissez dès le premier accord la musique d’Erik Satie. La Gymnopédie n°1 ne fait pas exception.
C’est une œuvre que tout le monde a déjà entendue, souvent sans même en connaître le titre.
Un morceau lent, apaisant, immédiatement identifiable, qui a traversé plus d’un siècle sans rien perdre de sa force.
Dans cette version pour flûte et piano, la Gymnopédie n°1 prend un relief différent : celui du souffle et du timbre.
La vidéo
Un compositeur à contre-courant
Quand Erik Satie compose ses Gymnopédies en 1888, il se situe à rebours complet de son époque. Le romantisme est encore dominant : les pianistes rivalisent de virtuosité et d’expressivité. Satie, lui, prend le contrepied et choisit l’économie. Peu de notes. Des silences et des répétitions.
Cette sobriété déroute ses contemporains, mais elle ouvre la voie à une autre musique : plus statique, plus intérieure.
La Gymnopédie n°1 ne cherche pas à impressionner. Elle propose plutôt une expérience d’écoute. Tout y repose sur la lenteur et le silence entre les sons.
C’est pourquoi elle est devenue une œuvre universelle : rien n’est inutile, rien n’est de trop. Satie a trouvé le juste milieu pour que la musique tienne debout.
Pourquoi la Gymnopédie n°1 pour flûte ?
Adapter la Gymnopédie n°1 pour flûte traversière et piano était évident car la ligne mélodique est chantante, ; très proche de la voix humaine.
La flûte apporte ici une dimension supplémentaire car la respiration devient partie intégrante de la musique.
Le piano, stable et régulier, installe le cadre harmonique. La flûte, plus souple, fait respirer la mélodie. C’est dans ce dialogue que la Gymnopédie n°1 pour flûte trouve sa cohérence.
En travaillant cette pièce, on retrouve le fil conducteur qui traverse l’œuvre de Satie : cette façon d’écrire une musique qui semble immobile qui mais ne l’est jamais tout à fait. C’est le même climat que l’on retrouve dans certaines de ses autres pièces, comme la Gnossienne n°1. Un même rapport au silence, à la lenteur, à l’équilibre. Même si ces deux œuvres ne se ressemblent pas, elles respirent de la même façon.
La partition
3 conseils pour jouer la Gymnopédie n°1
1. La respiration : La difficulté principale de cette pièce vient du tempo lent. Tout repose sur la respiration (abdominale) et la gestion de l’air. Votre souffle doit rester stable du début à la fin de chaque phrase. Pour en savoir davantage sur la respiration abdominale, vous pouvez consulter ces articles : la respiration à la flûte traversière, 5 erreurs de respiration, la colonne d’air, la respiration et le diaphragme.
2. La sonorité : Veillez à la gestion de votre embouchure (direction d’air et vitesse d’air) dans le legato afin d’éviter les « trous » entre les notes. Soutenez et faites des « sons filés » sur les fins de phrases en valeurs longues. La justesse a également son importance, afin de garder une interprétation fidèle. Pour savoir jouer juste, vous pouvez consulter cet article : La justesse à la flûte traversière.
3. Le tempo : Gardez un tempo stable et régulier, sans ralentir ni accélérer. N’hésitez pas à recourir à l’utilisation d’un métronome. Attention également aux silences, aussi importants que les rythmes dans ce type de pièce.