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Débuter un nouveau morceau, une nouvelle partition est à chaque fois quelque chose d’exaltant. Nous sommes enjoués, pressés de voir et d’entendre ce qu’il se cache derrière toutes ces notes. Parfois, la partition fait peur. Il suffit qu’elle soit tout « gribouillée » de noir avec des croches ou des doubles croches pour que cela réveille nos craintes. Et voilà, aucune note n’a été jouée que nous sabotons d’emblée notre moral et notre enthousiasme. Vient alors la première impression : « ça a l’air difficile, je ne vais pas y arriver« . En quelques coups d’œil, nous avons des certitudes : le morceau est difficile et nous ne savons pas comment aborder ces nouvelles difficultés. Suivez le guide, je vous explique concrètement comment débuter un nouveau morceau, avec facilité.
La vidéo
Étudier la partition
C’est la première étape. Vous devez regarder et observer votre partition avant de jouer les premières notes. En aucun cas, on ne se lance en aveugle devant un nouveau morceau. Prenez le temps de lire votre partition une première fois. Prenez note mentalement de l’armure, du rythme, de l’ambitus des mélodies (si vous devez monter dans la troisième octave, vous ne serez pas surpris). Regardez également le tempo et les indications laissées sur la partition.
Ensuite, avec un crayon à papier (vous devez toujours pouvoir gommer) essayez de repérer la structure de ce nouveau morceau. Observez les plages de silences (s’il y en a), les phrases mélodiques, tout ce qui peut vous aider à trouver des éléments récurrents. De cette manière, vous pourrez écrire les premières respirations.
Cette première lecture « à table » vous permettra de voir les premières difficultés ou au contraire de repérer les passages plus faciles. Donc, n’hésitez pas à faire plusieurs lectures si vous en ressentez le besoin.
Jouer le morceau
Jouer le morceau une première fois
Une fois le travail « à table » effectué, vous pouvez jouer votre morceau une première fois, en entier. Vous verrez alors combien l’exercice de déchiffrage vous paraît plus facile que d’habitude.
Maintenant que vous savez à quoi ressemble votre morceau, vous devez continuer votre travail d’analyse. Celui-ci est également très important. Cela vous permettra de structurer votre travail.
Faire une analyse musicale
Écrivez donc sur votre partition les différentes phrases musicales, et indiquez les respirations. Regardez comment se composent ces phrases musicales et observez s’il y a des notes conjointes, du chromatisme, des tierces, des quartes (ou tout autre intervalle). Notez également la forme de la partition, si des éléments reviennent, s’il y a un refrain. Vous devez observer tout ce que vous voyez. Entourez les changements de tempo, d’armure, d’expression.
Bref, annotez votre partition. Si vous doutez encore de l’importance de cet exercice, je vous laisse consulter un article que j’ai déjà écrit sur le sujet : 4 avantages à annoter ses partitions.
Travailler par section
Maintenant que le travail analytique est effectué, vous allez jouer à nouveau votre morceau, en entier. Cela va vous permettre de repérer les endroits difficiles. Vous savez, ces petits passages qui nous embêtent, que l’on arrive pas à passer… Au fur et à mesure, vous allez entourer tous les passages problématiques sur votre partition.
Une fois que cela est fait, vous allez devoir travailler votre morceau par section, par phrase musicale et par difficulté. Parfois, cela peut être une mesure. Cela peut être déstabilisant et rébarbatif, mais vous n’avez pas le choix. C’est un des moyens pour arriver à ne plus faire d’erreurs.
Vous n’êtes pas obligés de reprendre depuis le début. Surtout pas d’ailleurs. Travaillez les motifs complexes dans l’ordre que vous vous voulez, mais toujours avec logique. Ensuite, quand vous ne ferez plus d’erreurs sur une section, vous pourrez l’enchaîner à celle d’avant ou celle d’après. Et, petit à petit, vous ne ferez plus d’erreurs sur les différentes sections à travailler et vous pourrez enchaîner votre morceau sans trop de difficulté.
Sans trop ? Oui, car il y aura d’autres difficultés qui vont se rajouter entre les passages complexes. Et cela est normal ! Une fois que vous savez jouer un passage correctement, il y en a un autre qui pose problème, alors que cela ne le faisait pas avant. Ne vous inquiétez pas, et travaillez les nouvelles difficultés de la même façon.
Puis, au bout de quelques semaines, vous serez à l’aise et ferez nettement moins d’erreurs. Et enfin, plus du tout 😉
Écouter votre morceau
Débuter un nouveau morceau en l’écoutant est également une très bonne idée. Cherchez s’il existe des enregistrements sur cd, internet ou YouTube et écoutez votre morceau. Certains pensent que s’ils écoutent le morceau avant de le jouer ou à l’apprentissage, ils vont faire le perroquet. Il n’en est rien du tout.
Écouter votre morceau fait partie du travail. Dans un premier temps, cela vous aidera à prendre conscience des erreurs de notes et/ou de rythme et de les corriger. Ensuite, vous pourrez vous inspirer de l’interprète pour les nuances, la musicalité. Cela ne veut pas dire que vous ne trouverez pas votre propre interprétation, bien au contraire. Mais, ce travail vous aidera à accélérer l’apprentissage de votre morceau car vous l’aurez dans l’oreille.
Pour résumer
Vous l’aurez compris, pour débuter un nouveau morceau, vous devez y aller avec méthode. Jouer un morceau plusieurs fois, en reprenant depuis le début n’est pas la solution et ne vous fait pas progresser. Voici ce que vous devez faire :
- Étudier la partition et faire une première analyse
- Jouer le morceau en entier une fois
- Faire une analyse plus poussée et faire un découpage
- Travaillez par section
- Écouter le morceau
Si vous avez d’autres méthodes pour débuter un morceau, je serais ravie de les connaître. Partagez votre expérience en commentaire et rejoignez notre belle communauté de flûtistes 🙂
A très vite et bonne musique !
Tes explications sont très claires et bien détaillées. Tout semble plus simple ainsi.
Merci pour tes conseils