Il suffit d’un rythme solennel, d’une seule mesure pour reconnaître ce morceau emblématique. La Marche funèbre de Frédéric Chopin est l’un de ces morceaux qui traversent le temps sans perdre leur intensité.
Depuis près de deux siècles, cette mélodie a accompagné des générations, des cérémonies officielles comme des moments intimes. Il évoque la fin, bien sûr, mais aussi le recueillement.
Dans cette version pour flûte traversière, la Marche funèbre prend une dimension différente, comme une étrange forme de paix.
La vidéo
Une œuvre entre ombre et lumière
Chopin compose cette marche en 1837, alors qu’il vit encore à Paris, loin de sa Pologne natale. Il l’intégrera plus tard dans sa Sonate pour piano n°2 en si bémol mineur, Op. 35, une œuvre qui surprend par ses contrastes. Entre mouvements rapides et procession funèbre, Chopin dessine une tension permanente entre la vie et la mort, entre le drame et la douceur.
Une autre voix à la flûte
Transposée pour flûte traversière et piano, la Marche funèbre prend une couleur inattendue. Le timbre clair de la flûte apporte de la distance et de la légèreté à une œuvre souvent perçue comme pesante. Elle transforme alors la marche en méditation sonore.
La partition
3 conseils pour jouer la Marche Funèbre
1. Le Do grave : La majorité de la partition est écrite dans le registre grave, avec beaucoup de Do graves. C’est cette note qui installe la couleur de ce morceau. Le Do grave est l’une des notes les plus difficiles à jouer à la flûte. Vous devez avoir une bonne stabilité d’embouchure ; le son doit être centré et rond. Travaillez lentement, note par note. Vous pouvez consulter ces articles si vous souhaitez jouer correctement le Do grave et les notes du registre grave de manière générale : Pourquoi le Do grave ne sort pas ? & Jouer les sons graves à la flûte traversière.
2. La respiration : La difficulté principale de cette pièce vient du registre grave et du tempo lent. Tout repose sur la respiration (abdominale) et la gestion de l’air. Votre souffle doit rester stable du début à la fin de chaque phrase. Pour en savoir davantage sur la respiration abdominale, vous pouvez consulter ces articles : la respiration à la flûte traversière, 5 erreurs de respiration, la colonne d’air, la respiration et le diaphragme.
3. Le tempo : Gardez un tempo stable, lent et régulier, sans ralentir ni accélérer. Le tempo recommandé est de 58 à la noire. N’hésitez pas à recourir à l’utilisation d’un métronome. Attention également à la précision du rythme de croche pointée double, c’est le rythme « signature » de ce morceau. Pour améliorer votre rythme, vous consulter cet article : Jouer en rythme.