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“La flûte traversière, est-ce un instrument facile ou difficile à jouer ?”
C’est une question que l’on me pose beaucoup. Surtout les élèves adultes débutants qui souhaitent démarrer l’apprentissage de la flûte traversière. Ce sujet fait débat car certains pensent que la flûte est l’un des instruments les plus difficiles à apprendre et qu’il faut des années avant de bien le maîtriser. D’autres pensent, au contraire, que la flûte est un instrument plus facile que d’autres.
Alors qu’en est-il réellement ? Je vais tâcher de répondre à cette question afin que vous puissiez savoir exactement si la flûte traversière est un instrument facile ou difficile ! Commençons l’exploration 😉
Une question d’affinité
Déjà, je commencerais par une certitude : il n’y a pas d’instrument de musique plus facile ou plus difficile qu’un autre. Chaque instrument a des avantages et des inconvénients. Certes, le piano ou la guitare produisent un son immédiatement, mais cela ne fait pas tout. Je ne développerais pas ici, mais sachez que ce sont des instruments complexes, eux aussi.
Vous ne choisissez pas un instrument de musique. C’est lui qui vous choisit. Si je prends mon exemple, je ne sais pas d’où me vient exactement l’envie de faire de la flûte traversière. C’était comme ça. C’était une évidence. Tout me plaisait dans cet instrument, avant d’en jouer : la posture, le son, la liberté de l’emmener partout. Pourtant, j’ai pu tester d’autres instruments, comme le piano. Mais, je n’ai jamais retrouvé cette alchimie que j’ai avec ma flûte. Aujourd’hui, quand je demande à mes élèves “Pourquoi voulez-vous jouer de la flûte traversière? », la réponse est la même : “je choisis la flûte car c’est évident. J’aime le son, la couleur de l’instrument…”
Pour les personnes qui souhaitent faire de la musique et ne savent pas quel instrument choisir, je leur conseille de regarder chaque instrument, de l’écouter et de voir ce qui les fait vibrer à l’écoute. Ensuite, il faut tester l’instrument et voir ce qu’on ressent une fois l’instrument dans les mains. Cette étape est très importante pour la suite.
La flûte traversière, c’est difficile
Le travail
Comme pour tout instrument de musique, dès lors que l’on veut progresser et jouer plus que trois notes, il faut travailler. Il n’y a pas de secret. Mais c’est valable pour tout apprentissage. Si vous décidez de courir un semi-marathon ou un 10km, vous allez devoir vous entraîner. Et pas juste quelques petites foulées à droite à gauche, un dimanche sur deux, si le temps est clément… De même pour une langue étrangère. Ou le yoga. Ou n’importe quelle activité artistique, sportive ou spirituelle.
S’investir
Le premier instrument du flûtiste, c’est son corps. Vous allez donc devoir vous investir physiquement dans cet instrument. Comme j’aime le dire, la flûte traversière est le reflet de notre état intérieur. Si vous n’êtes pas bien, votre pratique ne sera pas bien. Et vous penserez que la flûte, c’est vraiment difficile. Et que ce n’est pas pour vous.
Souffler dans une flûte peut être fatiguant au début. C’est normal, il faut mettre en marche tout notre système respiratoire. Vous devez apprendre à le faire correctement pour ne pas vous épuiser. Puis, il y a également la pression des lèvres, constante. Comme pour la respiration, si vous ne le faites pas de la bonne façon, cela va entraîner des crispations. Et de l’inconfort.
Produire un son correct
Sortir un son avec la flûte est le plus difficile à faire. Une fois que c’est fait, il faut acquérir les techniques nécessaires pour améliorer votre son. Car, chacun a son propre son. Chacun a SA sonorité. Mais, cela demande du temps et de la régularité.
De manière générale, il y a deux cas de figures : soit on sort un son tout de suite, soit ça prend du temps. Certaines personnes, ultra motivées, peuvent mettre plusieurs semaines avant de produire un simple son. Mais, finalement, tout le monde y arrive. Ensuite, tout n’est que persévérance.
La flûte traversière, c’est facile
Prendre plaisir
Et oui, une fois que le plus dur est fait, c’est facile de prendre plaisir à jouer de la flûte traversière. Le tout est de ne pas être trop exigeant avec soi-même. C’est là toute la problématique des élèves adultes. Nous ne sommes pas patients et voulons des résultats immédiats. A ce niveau-là, nous ne ressemblons pas aux enfants.
L’instant présent
Contrairement à nous, les enfants ont cette fraîcheur dans l’apprentissage et n’ont pas les blocages des adultes (la peur, le regard ou l’écoute des autres, le jugement). Ils n’ont pas peur de faire des erreurs et sont satisfaits quand ils découvrent un nouveau morceau. Pourquoi ? Parce qu’ils sont dans l’instant présent. Et, en cela, l’apprentissage est nettement plus facile 🙂
Les élèves adultes sont trop exigeants d’eux-mêmes et très très insatisfaits de ce qu’ils produisent. A un point d’ oublier le plaisir de la musique. Oui, il y a des éléments à travailler. Oui, ce que nous jouons n’est pas parfait. Ce n’est pas grave. La musique doit avant tout être et rester un plaisir.
Le bien-être
Faire de la flûte traversière participe à notre bien-être et équilibre émotionnel. Et oui… Merci la respiration ! En pratiquant la respiration abdominale, nous abaissons notre taux de stress. Même si elle demande un peu de pratique pour devenir automatique à la flûte, les bienfaits relaxants sont immédiats. Ce type de respiration à la flûte permet d’accéder d’ailleurs à la méditation lorsqu’elle est maîtrisée. Faire de la flûte traversière détend 🙂
Pour résumer
A la réponse à la question “Est-ce que la flûte traversière est un instrument facile ou difficile ?” Si je devais synthétiser :
- La flûte traversière n’est pas plus difficile qu’un autre instrument
- Vous devez avoir une affinité avec votre flûte
- Comme pour toute pratique, cela demande du travail et un investissement personnel
- Le plus dur est de sortir un son
- Nous pouvons jouer un morceau assez rapidement
- Pratiquer la respiration abdominale en jouant nous procure des effets relaxants immédiats
Et vous, trouvez-vous que la flûte traversière soit un instrument difficile ou plutôt facile ? Avez-vous une connexion avec votre instrument ? N’hésitez pas à nous partager votre expérience 🙂
A très vite et bonne musique !
Je ne me souviens pas vraiment pourquoi j’ai choisi la flûte traversière, mais je pense qu’à l’époque j’avais la sonorité dans la tête (sans vraiment savoir d’où elle me venait), et je visualisais la position du flûtiste et ça avait l’air cool. Plus récemment, j’ai également réalisé que la flûte traversière avait son équivalent dans énormément de cultures, notamment le « dizi » en Chine par exemple que j’ai récemment vu et entendu dans une série, qui m’a donner envie de reprendre la pratique après environ 8 ans d’arrêt rien que pour pouvoir jouer la bande originale de ladite série que je trouve sublime. Je veux aussi explorer les compositeurs classiques que je connais très mal et avoir un jour l’opportunité de jouer dans un ensemble. En tout cas, merci pour l’existence de ce site !
Super article et vraiment par hasard, sur le même thème que mon article de la semaine sur le piano. C’est en effet très juste ! Le choix d’un instrument apparaît souvent comme une évidence… d’où les incroyables frustrations quand ce choix se voit imposer par les parents ou des considérations totalement extérieures à ce sentiment d’affinité.
Le plus dur pour moi a été de réussir à sortir les sons aigus. Je ne me souviens pas avoir galéré pour sortir les premiers son (mais c’était il y a 30 ans…) par contre je me souviens bien des difficultés quand je suis arrivée au son aigus! Mais quel plaisir de jouer, de « tricoter » rapidement pour suivre le rythme!