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Nous, flûtistes, souhaitons tous jouer avec un son clair, beau et magnifique. Sauf que, certains jours, nous peinons à reproduire cette belle sonorité. C’est ce que j’appelle jouer avec un son pourri. Et ces « mauvaises journées » peuvent être extrêmement frustrantes et décourageantes, surtout si vous n’avez pas encore développé tout un arsenal d’astuces pour vous aider. Et c’est ce que nous allons voir aujourd’hui dans cette vidéo.
La vidéo
Pourquoi j’ai un son pourri
Qu’est-ce qu’une journée où le son n’est pas bon ?
Une « journée son pourri » désigne le moment où le son que l’on produit n’est pas à la hauteur de nos capacités. Il est donc moins bon que d’habitude. Ça se manifeste de plusieurs manières : un son voilé ou aérien, un son faible, des difficultés dans un certain registre (les notes aiguës ou graves posent problème), ou bien il y a un manque général de résonance au niveau du son.
Les causes courantes
De nombreux facteurs peuvent être à l’origine de mauvaises journées. Certains sont maîtrisables… et d’autres non. Parmi eux, nous retrouvons : le stress et les tensions, le contrôle de l’embouchure, une fatigue physique, des lèvres sèches, un manque de soutien respiratoire ou un instrument défectueux (une fuite d’air au niveau d’un tampon par exemple).
Même si on se retrouve démuni sur le moment, connaître la cause exacte de ce son pourri peut vous aider à cibler des exercices pratiques.
Conseils pratiques
Vérifiez votre posture
Si je suis stressée, dans la précipitation ou au contraire je suis fatiguée ou malade, je n’aurais pas le même tonus. Et cela va affecter ma posture. Donc, là c’est bien de faire un petit scan corporel pour faire un état des lieux de la journée. Et en plus, cela vous permettra de se concentrer sur votre respiration.
Chanter en jouant et faire des harmoniques
En faisant, on fait un peu comme un massage de la gorge. Ça permet d’ouvrir la gorge et de soulager les tensions. Et en plus, c’est très amusant à faire ! Ces exercices sont un excellent moyen de corriger la direction d’air et la vitesse de l’air pour chaque registre. Après leur pratique, le son est plus clair et sonne mieux.
Passer à autre chose
Si ça ne passe pas avec ces quelques exercices, je passe tout simplement à autre chose. Ça ne veut pas dire que je pose ma flûte pour la journée. Juste que je décide de me concentrer sur autre chose, comme la vélocité ou le rythme.
Faire face à la frustration
Acceptation
Quand ça vous arrive, acceptez ce son pourri. C’est comme ça, ça tombe mal mais vous ne pouvez rien faire. C’est inévitable et ça arrive à tout le monde. Ce n’est pas un signe d’échec ou d’inaptitude. C’est un processus d’apprentissage naturel. Donc, on respire, on sourit, on se détend et on se rappelle que c’est passager.
Faites une pause
Même s’il peut être tentant de s’acharner sur le moment, il est plus judicieux de prendre du recul. Posez votre flûte 5mn, prenez un verre d’eau, regardez par la fenêtre ou lisez quelques pages d’un livre. L’objectif est d’interrompre la réaction de stress que la frustration peut déclencher.
En plus d’être stressé et de vouloir forcer un son qui ne fonctionne pas, ça produit l’effet inverse. Plus on est tendu, plus on ferme la gorge, plus notre embouchure se resserre et plus notre corps se crispe… et tout cela a un effet fortement négatif sur notre sonorité. En revanche, une courte pause peut vous permettre de briser cette spirale et de revenir à votre pratique avec plus d’objectivité.
Stop !
Et puis, il y a des jours où même les courtes pauses ne suffisent pas. Vous avez beau essayer de prendre du recul, de tenter quelques étirements voire même une promenade, la frustration et le stress sont toujours là. C’est dans ces moments-là qu’il faut partir. Je suis sérieuse : vous rangez votre flûte. Vous la nettoyez et la rangez dans son étui.
Et surtout. Vous vous accordez la permission d’arrêter là pour cette session. Ce temps de repos va vous offrir un reset, une sorte de réinitialisation mentale et émotionnelle. Votre subconscient a peut-être besoin d’assimiler ce sur quoi vous avez travaillé. Ainsi, lorsque vous reviendrez à la flûte, vous constaterez probablement que cette pause vous a fait du bien. Le tout est de ne pas faire durer cette pause pendant 15 jours.
Fixez-vous des objectifs réalistes
Enfin, fixez-vous des objectifs réalistes. Par exemple, votre embouchure n’est pas stable mais vous souhaitez absolument jouer Syrinx avec tout le panel des nuances que cette pièce demande. Ou vous avez du mal à jouer le célèbre morceau de la Flûte Enchantée mais vous voulez absolument jouer la Badinerie ou le Czardas de Monti.
N’oubliez pas que parfois, vous n’avez simplement pas encore atteint ce stade de votre parcours, et ce n’est pas grave. Soyez bienveillant envers vous-même et reconnaissez le chemin parcouru, étape par étape.
Si vous avez déjà rencontré ces fameux sons pourris, je vous invite à partager vos astuces en commentaires ou à me poser vos questions pour que toute la communauté flûtiste puisse en profiter. A très vite et bonne musique !